La ronde 3, ensemble de 5 formats 138×140, pigments et pastels secs sur papier, 2018
Vue de l’exposition Journée, Galerie Modulab- Metz- Décembre 2018
Image Emmanuel Clément

Edition Performances/ 64 pages agrafées- 200 exemplaires-Déc 2016- Conception graphique: tometdelhia.com

Il y a une grande quantité de bleu pour dire le bleu, performance 2016(img Margaret Dearing)

Mékong, poudre de marbre et pigment blanc sur papier, trempé dans le delta du Mékong, 414x 280, 2016- Natalia Jaime-Cortez – photo Laurent Grivet

Il y a une grande quantité de bleu pour dire le bleu, pigment balayé sur papier plié, 412×276, 2016- Natalia Jaime-Cortez

Paestum- video 1′ – 2015- Natalia Jaime-Cortez
Les gestes que Natalia Jaime-Cortez (née en 1983) développe depuis maintenant plusieurs années apparaissent comme une longue conversation exploratoire entre elle et les matériaux du monde. Des matériaux très simples, presque atemporels du point de vue de l’humanité : le charbon, l’encre, l’eau, le corps – son corps, le temps. Passant allègrement de la performance physique au dessin, et du dessin de nouveau au geste, l’artiste semble prolonger un seul et même mouvement qui serait celui de la danse.
Emeline Eudes, Géographie du pli – Revue Facette 0 – 2014 (texte intégral ici)

Mur-Mur, pigment et graphite sur mur, in situ. Musée des dentelles et broderies de Caudry, 2013
Pli Jaune, pigment sur papier plié, ouvert 70×70, 2013- ( Détail de la Table des visions-)
Fenêtre, performance, Natalia Jaime-Cortez @img Manuela Böhme 2013
Vue de l’exposition personnelle PLI à la Galerie Vincenz Sala, Paris, 2013
Erre, 2013, Encre de Chine sur papier, 70×70

Flux, Performance, 2012 Avec Alexandre Perrot ( contrebasse) et sculpture de Nathalie Novain
©img Nathalie Novain
Extrait de Géographie du pli, texte de Emeline Eudes paru en Focus dans la revue Facette- 2014
Version intégrale illustrée: http://issuu.com/50degresnord/docs/facettes0/111?e=14232938/10439381
Il faut s’attendre à ce que « ça » parte, comme elle dit. Que les signes, les gestes, les poids du corps s’élancent. Que les trajectoires peu à peu s’amorcent, sur le carré noir tracé au sol, sur le rectangle du mur blanc, dans le carré de la page. Entre l’expiration de l’instant précédent et l’inspiration du moment présent.
Les gestes que Natalia Jaime-Cortez (née en 1983) développe depuis maintenant plusieurs années apparaissent comme une longue conversation exploratoire entre elle et les matériaux du monde. Des matériaux très simples, presque atemporels du point de vue de l’humanité : le charbon, l’encre, l’eau, le corps – son corps, le temps. Passant allègrement de la performance physique au dessin, et du dessin de nouveau au geste, l’artiste semble prolonger un seul et même mouvement qui serait celui de la danse.
Texte Amélie Pironneau, Mai 2013
Tracés à l’encre noire, des mots et des lignes se partagent le blanc de la feuille de papier composant un univers de signes intime et fragile. « Tout », « Rien », « Ici », Là-bas », « corps » sont les mots récurrents dans les dessins de Natalia Jaime-Cortez, dispersés sans ordre sur la surface du support que traversent quelques traits verticaux et obliques, tantôt isolés, tantôt superposés, par un geste que l’on devine répétitif, dans un processus envisagé comme épreuve du temps. Un geste qui, même réduit au minimum, même suspendu –à l’instar de ce dessin où des lignes formant une sorte de tissage recouvrent partiellement la surface- implique le corps.
Comment inscrire le vide ? La pratique du dessin est liée, dans le travail de cette jeune artiste, à l’expérimentation sensible de l’existence du vide, de l’ineffable : « La terre se vide, l’âme se vide, silence » dit-elle.
Les dessins constituent les traces de cette expérience. Ils manifestent une sorte de dessaisissement face au réel tout en se faisant captation du temps.Le geste, dans cette pratique s’inscrit en effet dans l’instant. C’est un geste spontané, instinctif, sur lequel l’artiste ne revient pas, ce qui confère aux dessins cette charge émotionnelle particulière.
Aucune méthode, aucune règle, aucun procédé formel n’entrent dans la réalisation des dessins de Natalia Jaime-Cortez qui réduit volontairement l’expérience esthétique à un presque rien afin de transmettre au spectateur la sensation du vide. « Mes traits ne construisent rien. Ils vident encore plus la feuille » dit l’artiste.
Cependant la ligne, dans sa dynamique opère en tant que résistance au vide. Elle se tend, donne une impulsion, insuffle vitalité au geste artistique qui se déploie ainsi d’une autre manière. Il n’est pas surprenant que Natalia Jaime-Cortez fasse référence au concept deleuzien de Pli qui fait appel à l’espace, au mouvement de pli, de dépli et de repli et à l’idée d’infini que celui-ci engendre. Le pli permet de penser l’œuvre en devenir, d’ouvrir d’autres champs qui mobilisent le corps.
C’est ainsi que le dessin, la performance, la sculpture, la danse se combinent et se complètent dans le travail de l’artiste.Ces modes d’expression, nourris d’émotion, pétris de mémoire sont liés à cette expérience sensible de l’espace à laquelle invite le concept de pli.
« L’image déborde ou est ailleurs » souligne Natalia Jaime-Cortez. L’image affleure dans les dessins puis revêt d’autres formes, mouvantes, afin d’explorer le réel qui se dérobe dont elle restitue les traces éphémères.
¡Bravo Natalia!