Il y a une grande quantité de bleu pour dire le bleu
Performance présentée dans le cadre des « 24h de la Parformance » au Générateur- 2015
Troisième performance du cycle sur la couleur. Après Chant et L’inaugure.
Papier calque, pigment bleu outremer, plâtre.
J’ai fait rouler ma boule. Entre les gens la boule a circulé, la boule a tracé des chemins. J’ai joué à la balle. Une ballade avec un beau ballon pas rond. J’ai fait rouler ce ballon pour lancer mes yeux au raz du sol et tourner en rond à côté des autres, partout, pour voir partout et laisser des traces. Des traces partout de boules roulantes, des petits bouts de boule blanche. Rouler et cogner le sol qui résonne, cogner les murs qui claquent, rouler et cogner les gens, rouler et déplacer les foules. Se déplacer, marcher, courir, ramper. Faire sa place. La boule se défait. La boule s’effrite, la balle se réduit. Il faut s’arrêter. J’explose ce qui reste de la boule- J’éclate la boule balle ballon. Comme un fruit la boule s’éventre et révèle sa pulpe. Là enfouis dans les tréfonds du plâtre coulé, saisit dans le raidissement instantané du liquide: le bleu. Il faut une grande quantité de bleu pour dire le bleu. Papier recroquevillé se déplie, surface se déploie, pigment se répend en marée où plonger. Bleu beaucoup. Unique bleu.
©Images Alexandre Perrot et Emma Bourgin